André KABASELE MUKENGE, Professeur à l’Université Catholique du Congo (UCC)
Il y a 40 ans, alors que j’étais en première année de Théologie à la Faculté de Théologie Catholique de Kinshasa, l’actuelle Université Catholique du Congo (UCC), j’ai entendu, pour la toute première fois, le nom de Barthélemy Adoukonou de la bouche de l’un de nos plus brillants enseignants, le Professeur Alphonse Ngindu Mushete. Il associait pour le coup Barthélemy Adoukonou et Oscar Bimwenyi Kweshi qu’il nous présentait comme des savants, des figures de proue et des dignes représentants de la théologie africaine en marche. Il faisait référence, en réalité, à leurs œuvres monumentales, au propre comme au figuré, qui venaient de paraître.
Plusieurs années plus tard, devenu à mon tour professeur dans la même université, j’ai eu à citer les deux éminentes personnalités en binôme, dans mon ouvrage La parole se fait chair et sang. Me demandant si la théologie africaine connaissait un essoufflement ou plutôt une conversion, je notais : « En théologie africaine, des ouvrages imposants comme ceux d’Oscar Bimwenyi Kweshi et de Barthélemy Adoukonou sont apparus aux yeux de beaucoup comme de grandes synthèses qui ont marqué durablement les recherches ultérieures. En même temps, ils constituaient l’aboutissement de l’élan initié par les pionniers de la théologie africaine, tous nourris aux recherches ethnologiques sur la culture africaine ».