D’où viens-tu, quel est ton pays, de quel peuple es-tu ? (Jon 1, 8b) (Editorial)

André KABASELE MUKENGE, Directeur du CERA
Dans le recueil biblique des douze prophètes, le livre de Jonas pose, au cœur de son intrigue, des questions centrales liées à l’identité et à l’appartenance. Ces questions sont alignées en Jon 1, 8b, dans une narration où les matelots « païens », confrontés à une tempête violente, ayant déployé tous les efforts pour éviter à leur navire de chavirer, se rendent à l’évidence qu’un tel désastre – d’après la mentalité de l’époque -, ne pouvait qu’être un châtiment divin pour quelque faute commise par l’un des passagers. Et parmi eux se trouve Jonas, un « prophète » récalcitrant, qui a refusé d’accomplir la mission reçue de YHWH, et s’est résolu de fuir le plus loin possible, espérant échapper ainsi au regard divin. Il fait même preuve d’une inconscience déconcertante : alors que les matelots sont occupés à faire face au danger, notamment en allégeant la charge du bateau et en invoquant chacun son dieu, Jonas, retiré au fond de la cale, dort profondément. Le sort le désignera pourtant comme la cause du malheur qui s’abat sur le navire et ses passagers. Ce n’est qu’à la fin du récit que l’on apprendra la raison pour laquelle il n’a pas voulu assumer la mission qui lui avait été confiée par « son » Dieu et qui consistait à avertir les Ninivites – un peuple étranger – qu’ils risquaient d’être châtiés s’ils ne se convertissaient pas. Un châtiment extrême : la destruction de leur grande ville, Ninive.

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